Muriel CARRERE

Hypnopraticienne/Psychologue/Sophrologue

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POURQUOI NOS ENFANTS RETIENNENT-ILS PLUS FACILEMENT LA LISTE DES POKEMONS QUE LES TABLES DE MULTIPLICATION ?

Vous vous êtes peut-être déjà interrogés pour savoir comment fonctionne notre mémoire et pour quelle(s) raison(s) certaines informations sont plus faciles que d’autres à retenir, sans forcément trouver de réponse à ces questions. Je vais essayer de vous éclairer.

 

COMMENT FONCTIONNE LA MEMOIRE ?

La mémoire est une fonction qui permet d’emmagasiner, de conserver et de restituer des informations. Ces informations étant nécessaires aux interactions avec l’environnement.

Il existe différents types de mémoire, un consensus scientifique fait état de cinq types de mémoire existant et jouant un rôle important dans la conservation des informations à plus ou moins longs termes :

1. La mémoire à court terme ou mémoire de travail : Cette mémoire permet de retenir des informations pendant la réalisation des activités. C’est cette mémoire qui est sollicitée, par exemple, lorsque vous retenez un numéro de téléphone le temps de joindre votre interlocuteur. C’est la répétition mentale de l’information, également appelée boucle phonologique, qui permet de la retenir le temps nécessaire à l’action. Chez les personnes plutôt visuelles, le maintien en mémoire de travail peut être réalisé grâce à une image mentale (appelée calepin visuo-spatial). Les informations, une fois utilisées peuvent être soit oubliées soit emmagasinées à plus long terme.
2. La mémoire sémantique : Cette mémoire concerne le langage et les connaissances sur soi et le monde. Elle est en construction et réorganisation permanente en lien avec nos apprentissages et nos interactions.
3. La mémoire épisodique : Cette mémoire qui se construit à partir de l’âge de 3 ans, elle correspond à la mémoire des événements autobiographiques, elle nous permet de nous situer dans l’espace et dans le temps, et de nous projeter dans le futur. Cette mémoire est liée à la mémoire sémantique ce qui permet que des souvenirs épisodiques se transforment en connaissances générales appartenant donc à la mémoire sémantique.
4. La mémoire procédurale : C’est la mémoire des automatismes, celle qui nous permet de réaliser certaines tâches sans avoir à « y penser ». Cela concerne toutes les activités telles que faire du vélo, jouer d’un instrument de musique, utiliser une machine… La condition est que ces activités se soient répétées un certain nombre de fois pour permettre l’intégration puis l’automatisation des savoir-faire qui y sont liés. Les processus qui en découlent deviennent implicites c’est-à-dire qu’ils deviennent inconscients, difficile pour une personne sachant faire du vélo de vous expliquer comment elle fait pour maintenir son équilibre tout en pédalant, c’est naturel pour elle.
5. La mémoire perceptive : Cette mémoire fait appel à nos sens et est également inconsciente. Nous percevons notre environnement mais sans forcément avoir conscience des éléments mémorisés. Le chemin que vous prenez tous les jours est mémorisé, aussi vous n’avez plus à y prêter attention et vous pouvez vous concentrer sur une autre tâche. La mémoire perceptive est celle qui nous permet de nous souvenir, des visages, des voix et des lieux.

Remarques :

• On oppose souvent la mémoire à courte terme (ou de travail) à la mémoire à long terme qui regroupe toutes les autres mémoires.
• Les mémoires sémantiques et épisodiques sont considérées comme des mémoires explicites alors que les mémoires procédurales et perceptives sont considérées comme des mémoires implicites.

 

Ces différentes mémoires sont constitués de réseaux neuronaux spécifiques, on pourrait voir ces réseaux comme le réseau autoroutier, les autoroutes, nationales, départementales… qui les composent sont reliés les unes aux autres permettant ainsi les échanges. Des zones spécifiques du cerveau sont mobilisées selon le type de mémoire sollicitée. Notre cerveau comprend quatre-vingt-cinq millions de neurones, chacun étant connecté à dix mille autres neurones ce qui représente huit-cent-cinquante billions de connexions.

Pour qu’une information soit stockée à long terme, il est nécessaire qu’elle soit consolidée. Cette consolidation peut se faire par un rappel régulier de l’information ou par un nouvel encodage ce qui va renforcer les réseaux neuronaux impliqués. La plasticité neuronale ou cérébrale entre en jeu car les connexions entre les neurones peuvent se développer, de nouvelles connexions sont alors créées, se renforcer ou au contraire disparaître. Un peu comme un axe routier très fréquenté va se développer et un axe routier non fréquenté va être fermé. Voici une vidéo qui explique simplement la neuroplasticité cérébrale : cliquez ici.

Une fois que l’information a été consolidée, elle doit être rappelée. C’est-à-dire qu’il faut aller la rechercher lorsque l’on en a besoin. Si on n’a pas le bon mode de rappel alors l’information restera cachée et on ne pourra pas la mobiliser. Ce rappel dépend de plusieurs critères :

• La solidité de l’information emmagasinée. Par exemple, si on recherche le numéro de téléphone que l’on a appelé la veille il y a peu de chance que l’on s’en souvienne. Par contre, il est tout à fait possible de se souvenir du numéro de téléphone qui était le nôtre lorsque nous étions enfant ! Plus une information a été consolidée plus son rappel est rapide.
• Le contexte compte également. En effet, lorsque le rappel a lieu dans un contexte identique à celui de l’apprentissage alors il est plus aisé que si le contexte est différent. Pa exemple, si l’on emmagasine des informations en écoutant de la musique classique en fond, le rappel sera plus facile si une musique classique est diffusée en fond sonore. Attention, cependant écouter des chansons qui, par définition comportent des paroles, parasite le phénomène d’encodage de l’information et ce même si les paroles sont en langue étrangère, rendant le rappel plus difficile.

Le contexte englobe également l’aspect émotionnel et c’est là que les Pokémons surgissent !

 

LES NOMS ET QUALITES DES POKEMONS SONT-ILS PLUS SIMPLES A MEMORISER QUE LES TABLES DE MULTIPLICATION ?

Non, les noms et qualité des Pokémons ne sont pas plus simples à mémoriser mais dans le cas des Pokémons c’est le plaisir d’apprendre et la perspective d’échanger avec ses amis dans la cour de récréation qui sont les moteurs puissants de l’apprentissage. Tandis que pour les tables de multiplication, c’est la contrainte, l’obligation voire l’ennui qui sont dominants.
Il faut donc qu’un contexte de plaisir soit présent pour que les enfants, adolescents et même les adultes apprennent aisément de nouvelles informations.

De plus, lors du rappel, le contexte d’évaluation entraîne souvent de l’inquiétude, de la peur voire de l’angoisse qui vont parasiter la recherche de l’information. Certains élèves capables de réciter leurs tables de multiplication à la maison dans un contexte familier et soutenant, vivront le phénomène de l’oubli en classe. Ce contexte sera bien entendu différent lors d’un jeu avec des camarades faisant appel à leurs connaissances sur les Pokémons.
Ceci fonctionne également pour les adolescents et les adultes. Pour mieux mémoriser, il faut éprouver de l’intérêt et du plaisir à apprendre.

Alors pourquoi ne pas faire appel à Pikachu, Bulbizarre, Carapuce et compagnie pour faciliter les apprentissages ?

En attendant, la sophrologie tout comme l’hypnose permettent de travailler les capacités d’attention, de concentration et de mémorisation facilitant ainsi les apprentissages en créant des conditions cognitives qui y sont favorables. Ces deux techniques permettent également d’apprendre à faire face au stress pour limiter son impact sur le phénomène de rappel.

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