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COMMENT PRATIQUER L’AUTOHYPNOSE ?

L’autohypnose consiste à atteindre de manière autonome un état modifié de conscience pour réaliser un changement de comportement, soulager des douleurs, etc.
Un état modifié de conscience est un état dans lequel certaines fonctions, essentiellement conscientes, sont mises au second plan pour permettre à d’autres de s’exprimer. Il existe quantité d’ouvrages sur l’autohypnose dont un certain nombre de bonne facture. Une question persiste pour moi : Est-il si facile d’atteindre cet état modifié de conscience pour réaliser un changement sur soi sans avoir été guidé(e) auparavant par un praticien en hypnose ?
Certes nous connaissons tous quotidiennement des états modifiés de conscience naturels, ces états auraient tendance à survenir toutes les deux heures. Ces états modifiés naturels étaient appelés « common everyday transe » par Milton Erickson c’est-à-dire « transe commune quotidienne ». Cet état naturel, appelé généralement « rêverie » par le grand public, ne signifie pas pour autant qu’un travail au sens hypnotique du terme est réalisé.

 

Le cadre de pratique
L’autohypnose nécessite un cadre : il s’agit de bloquer un temps pour ce moment particulier, comme lors d’un rendez-vous chez le praticien.
Pour réaliser un travail sur soi, il est nécessaire de :

• vouloir ce moment c’est-à-dire qu’entrer en état modifié de conscience (EMC) de manière spontanée n’est pas synonyme de travail sur soi. Souvent, ce n’est qu’en « sortant » de cet EMC que l’on se rend compte que l’on a vécu un moment particulier d’absorption intense. Par exemple, lorsque vous rentrez chez vous en prenant un chemin très familier, vous pouvez basculer en EMC naturel, vous vous rendez compte de l’état dans lequel vous étiez lorsque vous arrivez à destination sans avoir eu conscience du trajet. Cependant, il y a peu de chance qu’un changement concernant un problème ou un comportement se soit opéré ;
• planifier ce moment afin de créer les conditions favorables au travail sur soi. On ne fait pas d’autohypnose « entre deux portes ». Imaginez, vous commencez à atteindre ou vous êtes en EMC et, tout à coup, quelqu’un entre dans la pièce où vous vous trouvez. Le retour à l’instant présent risque d’être brutal avec peut-être même l’interruption du travail sur vous. Ce retour brutal ou cette interruption ne sont ni graves ni dangereux mais restent fort désagréables. En planifiant ce moment, vous créez les conditions nécessaires et favorables à la réalisation du travail. Avec de l’entraînement, il est possible de pratiquer l’autohypnose au milieu de la foule mais cela demande de la pratique ;
• poser un objectif à ce travail. Sans objectif précis, l’autohypnose a un intérêt très limité. Il faut savoir poser cet objectif donc définir ce sur quoi vous souhaitez mobiliser votre inconscient. Définir ce but amène à poser des questions précises.

 

Savoir poser un objectif
Définir un but est la première étape de la pratique de l’autohypnose. Comme l’écrit Thierry Servillat : « L’hypnose c’est un peu comme le vieux proverbe des marins grecs : Il n’y a pas de vent favorable pour celui qui ne sait pas où il veut aller ».
L’hypnose permet de travailler des problématiques variées allant de la gestion du stress jusqu’aux traumas en passant par la gestion des douleurs, des émotions, le sommeil, l’arrêt du tabac… Si pour certaines problématiques un accompagnement thérapeutique en parallèle d’une prise en charge médicale et/ou psychologique est indispensable, pour d’autres vous pouvez agir seul(e). C’est le cas pour la gestion du stress, le sommeil, la confiance en soi.
Poser un objectif nécessite d’avoir réfléchi à ce que vous voulez et non à ce que vous ne voulez plus ! Par exemple, si votre objectif est de ne plus être stressé(e), il y a peu de chance que cela aboutisse. Qu’est-ce que cela signifie de ne plus être stressé(e) ? La formulation de l’objectif doit donc être positive et précise.
Mais cela ne suffit pas, prenons un autre exemple, vous souhaitez perdre du poids, c’est un objectif peu précis, perdre du poids c’est-à-dire combien de kilos ? C’est comme dire à quelqu’un de rouler moins vite. Si la personne passe de 100 km/h à 95 km/h, elle roule moins vite mais peut-être est-elle toujours au-dessus de la limitation de vitesse ? Donc chiffrez la perte de poids que vous souhaitez mais soyez réaliste !
Une fois l’objectif défini, il est indispensable de définir une temporalité c’est-à-dire une échéance en étant, là encore, réaliste. Milton Erickson disait qu’un but sans temporalité reste un rêve. Est-ce que perdre 10 kg d’ici vos vacances prévues dans 1 mois est réaliste ? Certainement pas.
Une fois cet objectif et sa temporalité posés, les actions menées doivent être orientées vers la solution. Vous voulez perdre 3 kg d’ici vos vacances prévues dans un mois mais vous ne résistez pas, au moment du goûter de vos enfants, à partager avec eux boisson et gâteaux car c’est pour vous un moment de retrouvailles et d’échange après vos journées respectives. Vous pouvez alors demander à votre inconscient de vous aider à trouver une solution concernant votre comportement au moment du goûter de vos enfants. Solution permettant de garder l’intention d’origine du comportement (moment de retrouvailles et d’échange) mais participant à l’atteinte de votre objectif de perte de poids.
Ce travail autour de l’objectif est donc indispensable avant de pratiquer l’autohypnose ; ce travail est également réalisé lors d’un accompagnement par un hypnopraticien.

 

Atteindre un état modifié de conscience (EMC)
Pour atteindre un EMC, il est nécessaire de recourir à ce que l’on appelle en hypnose une induction. Cette induction permet de passer d’un état ordinaire de conscience, état de veille avec une vigilance permettant d’appréhender notre environnement, à un état modifié de conscience. Il existe en hypnose différentes inductions dont l’efficacité varie d’une personne à l’autre. Cela signifie qu’une induction efficace pour une personne ne le sera peut-être pas pour vous et vice et versa. Alors comment choisir la bonne induction ? En testant, oui mais comment maintenir la motivation si vous essayez une, deux, trois inductions et qu’il ne se passe rien ? Comment éviter que vous arriviez à la conclusion que vous n’êtes pas hypnotisable ?
Tout le monde est hypnotisable à condition d’avoir la bonne clé. Certaines personnes sont plus résistantes que d’autres mais en utilisant la bonne technique, elles peuvent, comme les autres, atteindre un EMC. C’est un des rôles du praticien de savoir repérer, au cours de l’échange qu’il a avec vous, l’induction adaptée vous permettant d’atteindre l’état nécessaire au changement.

 

Créer un dialogue avec son inconscient
Milton Erickson définissait l’inconscient comme tout ce qui n’est pas conscient 😊. Pour créer un dialogue avec votre inconscient, il s’agit déjà de comprendre ce qu’est cet inconscient, de savoir comment vous souhaitez le dénommer et ensuite d’apprendre à échanger avec lui.
L’inconscient en hypnose n’est pas l’inconscient dont on parle en psychologie, c’est plutôt un réservoir de ressources auxquelles vous pouvez faire appel.
C’est le signaling qui permet de communiquer avec son inconscient, il s’agit souvent d’un mouvement, d’une réaction involontaire indiquant un accord ou pas de votre inconscient avec ce que vous souhaitez. Le signaling comporte donc un signal signifiant « oui » et un signifiant « non ». Dans le cadre d’une séance où vous êtes accompagné(e) par un praticien en hypnose, ce dernier va demander à votre inconscient de manifester son accord par un moyen de son choix et son refus par un autre (certains praticiens imposent le moyen). Lorsque vous pratiquez l’autohypnose, vous devez demander à votre inconscient de se manifester par une réaction physique, celle-ci pouvant être subtile, il vous faut être attentif(ve) à la moindre manifestation. Vous pouvez également imposer ce signaling si cela vous rassure ou si cela est plus simple pour vous.
Les réponses plus complexes telles qu’une solution à une problématiques pourront être imagées, sous forme de sensations, de formes, etc.
Si votre objectif n’est pas congruent avec vos valeurs ou ne respecte pas votre intégrité physique et/ou psychique alors votre inconscient ne sera pas d’accord.
Pour obtenir des réponses, il faudra poser des questions précises.

 

Poser des fusibles
Tout comme les fusibles jouent un rôle protecteur dans un circuit électrique en mettant hors tension un appareil ou un réseau, les fusibles en hypnose sont des sécurités permettant de rester acteur/actrice du moment.
Ces fusibles sont de différents types et il est conseillé d’en poser plusieurs avant la pratique, tout comme le fait le praticien en séance lorsqu’il vous accompagne. Il est nécessaire d’apprendre à poser les bons fusibles.

 

Sortir de l’état hypnotique
La sortie de l’état hypnotique est également à mener de façon à reprendre le cours normal de sa journée.
Il est donc nécessaire de pratiquer une sortie de transe avec une réassociation permettant de revenir ici et maintenant.

 

De l’intérêt d’être accompagné(e)
Chaque inconscient, chaque personne est unique donc attention aux ouvrages « clé en main » qui pourraient ne pas vous convenir et vous éloigner d’une pratique pourtant intéressante et utile à mettre en place.
L’hypnopraticien est apte à vous apprendre à pratiquer l’autohypnose :
• en vous accompagnant lors de la définition d’un objectif précis, réaliste et temporel ;
• en vous proposant une induction vous convenant. Induction que vous pourrez répéter afin de vous entraîner à atteindre l’état modifié de conscience ;
• en définissant avec vous les conditions favorables à l’exercice de l’autohypnose ;
• en vous permettant de reconnaître les réponses apportées par votre inconscient grâce au signaling mais aussi aux images, sensations, etc. ;
• en posant les fusibles nécessaire à une pratique sécurisée ;
• et en vous enseignant la sortie de transe.

 

Je propose des accompagnements à la pratique de l’autohypnose en individuel ou en groupe. L’accompagnement individuel est conseillé pour des problématiques précises (sommeil, douleurs, perte de poids…), l’accompagnement en groupe sera conseillé pour une pratique plus générale de l’autohypnose.

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• mail : hypso@muriel-carrere.fr